Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le Collectif du Pays Fertois dit NON au pétrole de schiste !
Le Collectif du Pays Fertois dit NON au pétrole de schiste !
Archives
Pages
27 mai 2016

Demande d'extension de la concession de Champotran - réunion publique au Plessis-Feu-Aussous (77)

Réunion publique

le 30 maiI 2016 à 20h
au Plessis-Feu-Aussous (77)
sous le préau attenant à la mairie

Cette réunion est organisée par le collectif de la Brie (collectif local) en collaboration avec le collectif Pays fertois. 

La concession fait l'objet d'une demande d'extension qui la ferait passer de 94 km² à 216 km².

Le but de cette réunion est de présenter les documents mis à disposition du public dans le cadre de l'enquête publique (du 9 mai au 9 juin), de leurs lacunes et de démontrer que le danger subsiste qu'il s'agisse ou non d'exploiter la roche-mère. Il est question de dizaines, voire de centaines de puits que Vermilion pourrait forer.

Isabelle Lévy participera à la réunion.

Avis d'enquête publique sur le site de la Mairie du Plessis Feu Aussous

Merci de faire circuler l'information autour de vous.

Publicité
17 mai 2016

Extension de Champotran, une enquête publique ouverte jusqu'au 9 juin, quelques questions…

La préfecture de Seine et Marne a mis à disposition du public deux documents rédigés par Vermilion: une notice technique de 88 pages et une notice d’impact de 139 pages. http://www.seine-et-marne.gouv.fr/Politiques-publiques/Environnement-et-cadre-de-vie/Hydrocarbures-Geothermie-Gaz/Resumes-non-techniques/Hydrocarbures-Dossier-EP-Extension-de-la-concession-de-CHAMPOTRAN-Ste-VERMILION-REP

43 fois le mot “conventionnel” dans un seul document!

Dans la notice technique (88 pages) le mot conventionnel est présent 43 fois, réparti dans 20 pages différentes. Est-ce bien nécessaire? 

Quand on sait que le terme conventionnel n’a aucune signification technique, aucune signification juridique, n’est pas présent dans le code minier, ni dans la loi du 13 juillet 2011, à quoi bon saupoudrer abondamment la notice technique de ce qualificatif? 

A moins que le mot conventionnel ne possède des vertus appaisantes pour le lecteur de ces documents… 

Rappelons que conventionnel ne signifie rien de plus que “ce qui se fait aujourd’hui, ce qui relève de la convention”. Mais par définition, ce qui n’était pas conventionnel quelques années auparavant le devient à force d’être mis en place. La fracturation hydraulique est d’ailleurs devenue “conventionnelle” aux Etats-Unis* puisque en 2015, deux puits sur trois sont fracturés pour produire du gaz. Et pourtant en 2000, moins de 5% des puits producteurs de gaz étaient fracturés et l’équilibre entre puits fracturés et non fracturés n'a été atteint qu'en 2010. On comprend donc bien que même répété 43 fois, le sens du mot conventionnel est tout relatif!

 Fracturation hydraulique

On peut se demander aussi s’il était bien nécessaire à Vermilion d’indiquer dans la notice technique (page 29) “Pour cette demande d’extension, Vermilion n’aura donc pas recours à la fracturation hydraulique, conformément à la loi 2011-835 du 13 juillet 2011.”

C’est bien le minimum que de respecter la loi, non? Pourquoi l’écrire? Pour enfoncer quel clou, dans quels cerveaux? 
Et pourtant, à propos de fracturation hydraulique

Il est question, dans la notice technique (pages 37 et 54), des puits de La Torche.
On y apprend que ces puits de la Torche (situés sur le permis de Saint-Just-en-Brie) ont été à l’origine de la première demande d’extension de la concession de Champotran. Dans les années 2000, Champotran s’étendait sur 41 km2. En 2008, au vu de l’intérêt des puits de la Torche Vermilion a demandé une première extension de la concession de Champotran. Malheureusement/heureusement (?), l'Etat a mis quatre ans à répondre à cette première demande d'extension. Elle n’a été octroyée qu’en 2012, après le vote de la loi interdisant la fracturation hydraulique. Pourquoi rappeler ces faits? Parce que, pour les puits de la Torche, on a utilisé la fracturation hydraulique. On trouve mention de cette information dans les bulletins du BEPH, “le” bulletin officiel des forages d’hydrocarbures en France (BMI juin 2006, page 21; janvier 2007, page 16). Pas un mot bien évidemment dans la notice technique de Vermilion rédigée pour cette enquête publique. Et pourtant ce sont ces fracturations hydrauliques qui ont permis à ces puits d’être productifs. Vermilion pourrait en faire état: ces fracturations hydrauliques étaient « légales » puisqu’effectuées avant 2011, avant le vote de la loi. Et puis, comme nous l’a répété Vermilion récemment, oui, il y a eu fracturation hydraulique, mais ce n’était pas dans la Roche-Mère. Oui, et alors, ça change quoi? Dans le Dakota, les fracturations effectuées en 2005 n’étaient pas non plus dans la roche-mère. Les risques de la fracturation hydraulique ne sont pas liés à la roche-mère mais à la création de ces multiples micro-failles à jamais ouvertes qui permettront aux hydrocarbures de s’échapper de manière permanente, sans oublier le risque accidentel de pollution des nappes phréatiques au moment de la fracturation proprement-dite. Même sans ce type d’accident assez rare, les risques environnementaux sont nombreux. Ces hydrocarbures libérés, n’étant plus retenus soit par la roche-mère, soit dans leur (très petit) réservoir pourront rejoindre une faille naturelle et ainsi cheminer soit jusqu’aux nappes phréatiques soit s’échapper dans l’atmosphère. 

Cela ne se fera pas en un jour, certes, on ne va pas se retrouver avec des yeux de lapin albinos demain matin, on ne mourra pas empoisonné par une eau devenue non potable soudainement mais cette exploitation pétrolière participe de manière non négligeable à une pollution inéluctable et au réchauffement climatique. 

On sait aujourd’hui, qu’il faut laisser 80% des hydrocarbures dans le sol pour avoir un espoir de contenir le réchauffement climatique en dessous des 2 degrés qui semblent fatidiques pour l’équilibre global de la planète. 

Vermilion produit environ 0,5% de la consommation nationale française de pétrole dans le Bassin Parisien. 

Même si la capacité de production de Vermilion venait à doubler grâce à l’extension de Champotran, on arriverait à 1% de la consommation nationale (trois jours de consommation française). 

Est-ce que cette piètre quantité d’hydrocarbures a une quelconque valeur au regard des risques environnementaux et sanitaires encourrus? 

On peut sans doute imaginer des solutions liées à la sobriété énergétique qui permettrait de ne pas avoir besoin d’avoir recours à ces nouveaux forages en région parisienne, non loin de la nappe de Champigny, nappe qui participe grandement à la production d’eau potable des habitants de la région parisienne. 

Sur le site de la DRIEE** (direction régionale et interdépartementale de l’environnement et de l’énergie) on peut lire, à propos de la nappe de Champigny : “Le réservoir de la nappe du Champigny est de type calcaire dominant, fissuré, avec de nombreux phénomènes karstiques. La couche imperméable de marnes supra gypseuses et de marnes vertes qui l’isole sur les plateaux, disparaît dans les vallées et sur certains coteaux, lui conférant ainsi, en certaines zones, une vulnérabilité naturelle”

Agrandir la concession de Champotran, c’est forer de nouveaux puits. Combien? 

Produire du pétrole, c’est le coeur de métier de Vermilion, certes. Est-ce une raison suffisante pour vouloir accroitre son volume de production. Ce n’est pas en expliquant aux communes impactées qu’elles bénéficieront d’une partie de la redevance que Vermilion verse à l’Etat que cette entreprise arrivera à convaincre du bien-fondé de sa démarche! Il n’y a pas d’avenir pour les territoires dans les énergies fossiles. Même si à court terme cette exploitation fait rentrer un peu d’argent dans les caisses des communes, quel sera le prix à payer dans quelques années? Et qui le paiera? 

En effet, malgré ses 200 pages de documents pour “vendre” son projet d’extension, Vermilion reste bien siliencieux sur un point important: le nombre de nouveaux puits projetés pour les années à venir. L’objectif de Vermilion est de forer de nouveaux puits. C’est évident. Il est question de quatre plateformes nouvelles dans un premier temps. A raison d’une petite dizaine de puits par plateforme on comprend déjà qu’il est question de plusieurs dizaines de puits dans les années à venir. Mais combien seront-ils? Certes on peut comprendre que “ça dépend”. Oui, ça dépend du prix du baril, ça dépend de la rentabilité des premiers puits qui seront sans doute aux emplacements estimés les plus fructueux, ça dépend de la politique énergétique du futur gouvernement en 2017, ça dépend… 

On sait que pour forer ces nouveaux puits il faudra que l’entreprise demande une autorisation au Préfet, on sait aussi qu’une autre enquête publique aura lieu. Cela ne répond toutefois pas à la question « combien de nouveaux puits? » 

Pourquoi se poser cette question? Tout simplement parce que le nombre de puits risque d’être très important:  

  • quand on sait (c’est Vermilion qui l’écrit) qu’il y a déjà 36 puits producteurs et 11 puits injecteurs sur la surface de l’actuelle concession (94 km2);
  • quand on sait que la demande d’extension porte sur 122 km2, ce qui revient à dire que la future concession (étendue) de Champotran aurait une surface de 216 km2 (soit plus du double de la surface initiale).
  • quand on sait que la préfecture de Seine-et-Marne a donné à Vermilion, en septembre 2015, l’autorisation de forer 30 nouveaux puits sur l’actuelle concession (pas encore étendue). 

Les habitants de la région sont en droit de se demander combien de nouveaux puits seront forés. 30, 50, 100 ou plus encore… Et ce n'est pas la perspective d’une nouvelle enquête publique qui apporte la réponse attendue.  

Pourquoi avoir dépensé plus de 6 millions d’euros en 2014 pour une campagne de sismique 3D? Il faudra bien que cette dépense soit rentabilisée…

On pourrait être rassuré par la notice d’impact. En effet on peut y lire que tous les risques sont entièrement gérés par Vermilion. 

La nappe de Champigny, l'impact brut potentiel et l'impact résiduel

Concernant la ressource eau souterraine, on y apprend (page 114) que bien que l’impact brut potentiel soit jugé fort (c’est la formule utilisée  par Vermilion pour les risques de pollution de la nappe de Champigny), il n’est pas nécessaire de nous inquiéter puisque compte-tenu “des mesures [qui seront prises] pour éviter/réduire les incidences, l’impact résiduel est donc jugé très faible à négligeable”. 

Elle est pas belle la vie? Il suffit d’écrire qu’on va éviter les incidences et on passe de dangereux à négligeable… Il suffisait d’y penser, Vermilion l’a fait…

Pour ceux que ça tente, les pages 134, 135 et 136 de la notice d’impact proposent un tableau, résumant tous les risques liés à la présence de cette exploitation pétrolière. 

On y voit deux colonnes colorées. La première évalue les impacts bruts (autrement dit, les risques réels), la seconde évalue les impacts résiduels (une fois les mesures prévues appliquées). Bien évidemment les impacts résiduels sont soit nuls, soit faibles soit négligeables. C’est sûr quand on prévoit soit-même le risque, on peut y remédier, cela ressemble presque à un jeu du genre “on dirait que je serais une fée et que j'aurai une baguette magique”… Mais que se passerait-il si un dérèglement climatique provoquait des pluies extrêmement fortes comme on en connaît depuis quelques années? “Ah, ça on ne l’envisage pas, la notice d’impact n’a pas à se soucier de ce genre de situation accidentelle.” C’est sûr, les accidents c’est plus difficile à faire rentrer dans la case impact résiduel. La vraie question est donc bien celle du nombre de puits prévus. En effet, si Vermilion pouvait exploiter les hydrocarbures de Champotran à partir d’un seul puits, le risque serait peut-être faible ou négligeable. Compte-tenu du nombre de puits déjà forés sur 94 km2 on peut sans trop se tromper estimer que les projets de Vermilion se chiffre en plusieurs dizaines de nouveaux puits pour les années à venir. Les risques non envisageables sont alors multipliés par autant de nouveaux puits… 

200 pages de documents et quelques manques…

Dans aucun des deux gros documents, on ne trouve une carte des failles géologiques
On ne peut que le regretter: on pourrait, en superposant cette carte avec l’emplacement des plateformes et des puits déjà réalisés avoir une idée des risques potentiels. Cette carte n’étant pas proposée, on ne risque rien… 

Enfin, on apprend dans la notice technique, page 74, que le dépôt de Vaudoy-en-Brie (lieu de traitement et de stockage de la production de Champotran) est maintenant considéré comme site « Seveso seuil haut » depuis le mois de juin 2015. On peut s’étonner que la salle de contrôle du système de gestion à distance des puits soit située… au dépôt de Vaudoy. On aurait pu penser que le système de télétransmission permettant d’arrêter un ou plusieurs puits ne se trouve pas au coeur de la zone à risques… Mais là encore, on laisse à Vermilion le plaisir de nous expliquer que le risque résiduel est négligeable compte-tenu des mesures prises…

L'enquête publique se termine le 9 juin

Le commissaire enquêteur, M. Bernard Lucas peut-être rencontré dans les mairies de La Croix-en-Brie, Amillis, Rampillon, Maison-Rouge, Vieux-Champagne ou Pécy. Pour connaître le calendrier exact, le document à télécharger: http://www.seine-et-marne.gouv.fr/content/download/20732/166370/file/Avis%20EP%20du%209-5%20au%209-6-16%20Ext.%20Champotran.pdf  

Il est possible aussi d'adresser une correspondance à l'attention de M. Bernard Lucas, commissaire-enquêteur à la mairie de La-Croix-en-Brie (44 rue des Templiers - 77370). Cette correspondance sera annexée au registre et tenue à la disposition du public.

La durée de l'enquête publique ne correspond pas forcément au rythme de réunion de certains conseils municipaux. Malheureusement, tout avis reçu au delà du 9 juin ne sera pas pris en compte par le commissaire-enquêteur.

Tout citoyen a le droit de s'exprimer dans une enquête publique, tout élu aussi! 

 

http://www.bloomberg.com/news/articles/2016-05-06/two-thirds-of-u-s-gas-supply-now-comes-from-fracking-chart 

** le site de la DRIEE: http://diren-idf-eaux-souterraines.brgm.fr/Nappe_Champigny.htm

Publicité